Kering a-t-il vraiment pris un virage éthique en disant non à la fourrure ?

Vous l'avez probablement lu partout sur le web : le géant français du luxe Kering a annoncé son intention de ne plus utiliser de fourrures animales dans ses collections.

Kering a-t-il vraiment pris un virage éthique en disant non à la fourrure ?

Vous l'avez probablement lu partout sur le web : le géant français du luxe Kering a annoncé son intention de ne plus utiliser de fourrures animales dans ses collections. Après Gucci en 2017, toutes les maisons du groupe, dont Alexander McQueen, Balenciaga, Bottega Veneta et Saint Laurent, ont décidé de franchir le pas. En quête d'engagement ou de stratégie marketing ? Très probablement les deux ! Les avis divergent sur les raisons et les intérêts de cette décision. Cet article vous permettra de vous faire votre propre opinion en décrivant la situation actuelle.

Aujourd'hui, les marques se positionnent consciemment - quitte à perdre une partie de leurs consommateurs - alors autant s'affirmer, tout comme la Gen Z. Cette nouvelle génération, très intéressée par les débats d'actualité, ainsi que les associations de protection des animaux ont fini par se faire entendre en créant un mouvement (presque) généralisé du fur free.

Après Chanel et Burberry, il était temps pour les autres marques du groupe Kering de prendre le train en marche. Une décision qui fait sens face à une société qui en demande toujours plus sur l'origine de ses produits. La France en particulier, en cette période de campagne présidentielle, est engagée dans les mouvements animalistes. Il va sans dire que les marques ou groupes les plus influents du marché suivent le mouvement et s'interrogent sur leurs créations et leur éthique. C'est bien sûr par engagement, mais aussi pour des raisons marketing et économiques. Les nouveaux engagements sont certes bienvenus, mais il faut être conscient qu'il s'agit surtout de marketing, d'un nouveau positionnement pour gagner le cœur des futurs acheteurs. C'est aussi lié à l'économie, puisqu'en Europe l'utilisation de la fourrure est très réglementée, ce qui entraîne des prix élevés pour ses pièces. Avec la demande croissante de fausse fourrure, qui est principalement composée de polyester, la production sera impactée et sera moins chère. Pour les marques, la marge et le bénéfice seront beaucoup plus élevés. Il y aura aussi forcément une augmentation du nombre de consommateurs, puisque les marques seront en accord avec leurs idéaux. On ne peut ignorer que le polyester est une matière plus polluante, ce qui pose des questions d'éthique environnementale.

Ces différents points de vue nous poussent à faire attention aux marques pour leurs engagements, mais aussi à nous interroger sur des choix qui ont parfois un impact sur d'autres causes. Nous pouvons espérer que les marques ne prendront pas ce virage à moitié et qu'elles mèneront l'évolution vers un avenir meilleur de manière équilibrée. On peut déjà se demander quelle maison poussera son engagement encore plus loin et prendra la tête du commerce équitable dans le secteur du luxe. Dans ce contexte, il faut voir une possibilité pour les géants du marché d'aller plus loin, d'innover et pourquoi pas d'innover la matière de demain !